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6 septembre 2010

Dicebamos hesterna die

« La plupart des hommes avec lesquels j'ai vécu ont tenté de se suicider au moins une fois. J'étais toujours déçue qu'aucun n'y parvienne. »
Lydia Lunch

A 7h45, le réveil sonnait, je tentais bien de le détruire de ma main molle, il me rappelait toutes les neuf minutes de son écoeurante précision. Je me levais finalement comme une poupée de chiffon qu'on tenterait de faire tenir sur ses pieds. Je ne savais jamais ce que je devais faire ni où je devais aller, mais je le faisais, j'y étais, toujours, et pile à l'heure. J'essayais pourtant de me déconnecter du monde, de me souvenir d'un temps proche pendant lequel tout ça m'amusait encore, pour finir par me retrouver dans une pièce minuscule et glaciale, enfumée et puante. Je commençais par débrancher les pendules, renier la télévision, baisser la musique, fermer les portes à clé, et le voisin s'est mis à taper, cogner, balancer. Je me relevai. J'arrêtais de penser que mes bavardages n'avaient pas d'autre intérêt que de noircir du papier. Je prenais conscience que rien n'y ferait, ce sera toujours mieux avant. Quelle plaie ce voisin ! Quand vous ne vous preniez pas tant au sérieux. Quand vous saviez encore ne pas mettre l'importance là où elle n'a pas lieu d'être. Aussi fausses que pouvaient être les discussions au clavier, elles étaient, restent et resteront les mots les plus pertinents que j'ai pu lire. Et je peux bien essayer, je reste hermétique à tout ce qui n'est pas composé de lettres. Alors bien sûr, quand je vois les déviations actuelles, il ne faut pas s'étonner de mes absences – plus ou moins longues, selon les « personnes » -, mon intérêt pour « vous » se trouve maintenant dans le négatif et mon envie de parler se fait timide.

Bande-son : Orphans - Lydia Lunch
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