The Lost Art Of Keeping A Secret

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1 avril 2012

Eurêka !



Puisque ce monde a décrété qu'il ne me connaissait pas et que je lui étais invisible, j'ai décidé de devenir espionne.

30 novembre 2011

Cadran



Il y a un cadran solaire sur le mur. Petit et banal. Mais là, il s’est transformé en cadran lunaire. C'est ce que je pensais. Et puis je me suis retournée, j’ai vu que c’était le lampadaire. Le cadran solaire est devenu cadran lampadaire, bloqué sur minuit moins deux. Une toute petite araignée y a tissé sa toile et elle attend. Comme elle, j’attends que le cadran lampadaire passe à minuit.
Je finis par croire que moins on dort, moins on est fatigué. Après ma nuit blanche d’hier, je pensais qu’il était temps de m’enfouir sous la couette. J’ai enfilé mon pyjama rose, celui avec la tête de fakir. mais pas motivée. Peu importe, demain, il y aura tellement de rien que l’ennui m’assommera.

Bande-son : The Wind - PJ Harvey

6 novembre 2011

Underneath the Stars



Il y avait un peu de lumière et peu de musique. Je me suis endormie, comme ça, le sommeil m’est tombé dessus. Je ne sais pas combien de temps, une éternité d’une heure ou deux. Je me suis réveillée en sursaut avec cette étrange sensation d’avoir raté quelque chose mais peut-être surtout d’avoir manqué de contrôle. Les yeux noircis du mascara qui a coulé. La casquette enfoncée jusqu’aux yeux. Je ne tiens pas en place. Trois cigarettes fumées lentement et calmement. Je croise plusieurs fois mon regard dans le miroir, un regard noir, caché, fatigué. J’attends quelque chose sans savoir quoi exactement. Alors je tourne en rond. Minuit à deux, c’est mon instant privilégié. Celui qui me garde éveillée. La nuit est sombre. Je rêve d’un arc-en-ciel. Il réchaufferait la froideur du ciel. Il colorerait les esprits de fantaisie. Oui, c’est ça... un magnifique arc-en-ciel dans cette nuit noire.

Bande-son : Fidelity - Regina Spektor

19 septembre 2011

Good Morning


Un matin réchauffé par les nouveaux rayons de soleil qui frappaient sur la vitre. J’ai passé ces derniers jours le regard tourné vers un autre horizon à respirer un air moins lourd et moins douloureux. Je me sens terriblement bien en ce moment, épanouie, plus forte et en parfait accord avec ce que je suis. Le ciel bleu et les rues illuminées, il fallait pourtant revenir tâtonner un monde que je n’accepte plus. J’ai ouvert les yeux et le visage encore froissé d’un sommeil qui ne veut pas se dissiper, je suis partie le ventre vide, les cheveux emmêlés et les mains dans les poches.
J’ai marché, trop longtemps, dans le froid, mal aux pieds. Et j’ai fini par m’asseoir sur le rebord de la fenêtre d’un café, la cigarette entre les doigts en me mordillant la lèvre. J’ai regardé. La foule dispersée, clairsemée et silencieuse, en attente, elle était pathétique. J’ai senti ma liberté en péril et l’air oppressant. Je me suis éloignée en traînant les pieds, laissant derrière moi mes vieilles illusions qui n’ont pas su se réveiller et des rendez-vous sans intérêt. Tourner le dos. Regarder en face. C’est la naïveté ambiante qui m’énerve.

Bande-son : Hello, I Love You - The Doors

9 septembre 2011

7 septembre 2011

Strange little girl


Le soleil est assez bas. Énorme. Une grosse boule de feu. Orange, avec un peu de rose. Le ciel autour est orange aussi, parsemé de traînées roses. Et, par endroits, un léger rouge. Le reste est sombre, brumeux, flou, et inquiétant et vide. Il y a aussi un petit chemin de terre, embaumé de poussière. Gris et beige. Il semble n’avoir ni début ni fin, sans savoir d’où il vient et où il va. Il semble qu’il n’y ait pas d’horizon, que le soleil n’ait nulle part où disparaître, qu’il n’ait rien en dessous de lui. Il est figé, immobile, semble éteint. Et au bord du chemin, des fleurs bleues. On dirait des pensées. Elles ne sont qu’au bord. Plus loin, il n’y a que de l’herbe morte et noire, et des tiges sans fleur, avec des épines et noires. Et il y a cette petite fille sur le chemin. Je la vois mal. Elle n’a pas vraiment de visage. Un trait pour la bouche, des trous pour les yeux. Elle est neutre, fade, presque transparente, dans des nuances ternes. Elle a l’air innocent, mais a quelque chose de sinistre et d’effrayant. Elle est toujours agenouillée et dessine du doigt, dans la terre. Un cœur. Toujours un cœur qu’elle grave dans la poussière… Vous faîtes ce rêve depuis longtemps ? C’est pas un rêve. Plutôt une sorte de flash impertinent qui peut arriver à tout moment. Même quand je suis parfaitement réveillée. Une hallucination qui se dessine n’importe où, n’importe quand. […]

Bande-son : Fast As You Can - Fiona Apple

4 septembre 2011


Donc, après plus d'un mois à dormir aussi en travers du lit, le retour au « Eh, tu dors pas toute seule ! » aurait pu devenir drôle si je ne passais pas mes nuits les yeux rivés au plafond par peur de glisser. La fatigue ayant de toute façon raison de moi, c'est d'abord le haut qui se propulse dans le vide, jusqu'à ce que ma tête tamponne le sol poussiéreux. Tout se fait en douceur, comme sur un tapis de soie, le dos souple et le temps qui marche au ralenti, rien n'est suffisamment brutal pour me réveiller. Mon crâne se laisse caresser par le plancher, et délicatement, ma nuque se tord sur une douleur fulgurante qui s'immiscera dans mon rêve sans parvenir à me ramener à la réalité. Puis, la joue écrasée qui sert d'appui, le corps suit doucement jusqu'à ce qu'il ne reste plus que mes jambes dans le lit. Mes membres tordus et les pattes en l'air, c'est à ce moment que je me réveille totalement, la gueule enfarinée, les pensées figées sur le dessous de mon lit, abri à monstres, piège à calme. Les bras encore endormis, je me tortille alors en silence, m'enroule autour de mon cou pour faire tomber ces mollets restés ancrés dans le matelas, tout en réfléchissant au moyen de remonter dans ce lit sans avoir à me lever, tâtonnant au hasard à la recherche d'un bras ou d'un bout de couette sur lequel je pourrais tirer.

Bande-son : Stop - Hard-Fi
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