Bande-son : Russian Roulette - Rihanna
16 novembre 2009
Destin ?
Bien qu'elle ait laissé de sérieuses traces, la crise de colère est passée. J'aimerais que le destin fasse son travail. En réalité, j'aimerais que le destin existe et qu'il n'ait besoin de rien d'autre que de lui pour faire son chemin. Je me sens perdue et abandonnée. L'oubliée du monde, destinée à rien. On peut bien me dire qu'il faut laisser faire, que le temps fait son affaire, et toutes ces conneries d'optimisme à deux balles, je sais que laisser faire, c'est regarder le vide s'installer, envahir l'espace vital jusqu'à t'étrangler avec son rien et te lacérer des ses longues griffes empoisonnées. Tout ne va jamais mieux, tout ne s'arrange pas, tout part de pire en pire, irrémédiablement. Quand ta vie est une merde, elle reste une merde pour toujours, quoi que tu fasses. Alors dans ces moments où la déprime fait amie amie avec la dépression, j'ai envie de croire à un destin à moi, qui m'amène quelque part et dans les bras de quelqu'un. Ensuite, plusieurs jours passent où l'optimisme, l'espoir, les j'y crois - tout va bien - je suis heureuse se succèdent et s'emboîtent si bien que je finis par y croire. Je me sens belle, intéressante, intelligente, confiante, pleine d'avenir et je marche la tête haute, et même, presque un sourire sur la tronche. Et les petits hasards s'accumulent, des petites pépites de joie qui viennent pétiller dans les yeux, le sourire se renforce, s'agrandit, se fait naturel, et tout semble aller mieux, se dérouler facilement comme des évidences, des petites chances à goûter. Enfin, la chute, parce qu'il y a, apparemment, toujours une chute, pourquoi aller bien quand tout peut aller mal ? L'esprit récupère son côté raisonné, il réfléchit et sombre. C'est l'impossibilité qui prend le dessus, le pessimisme qui revient, la réalité qui refait surface. Tout ça n'était qu'un leurre, de l'autosuggestion, de l'autosatisfaction ou comment se satisfaire du rien, et ça, ce n'est pas moi. Je me tapais des films, vraiment ! espérant que le film devienne la vie. Je faisais semblant alors que tout se dessinait tel qu'il l'a toujours été, comme un tas d'ordures dans lequel je me noie, qui pue et me pourrit. J'exagère ? Même pas. Vais-je pleurer ? Évidemment ! Le provoquer, l'encourager, à quoi bon, est-ce que ça a changé quelque chose, est-ce qu'il y a une différence entre maintenant et le temps où je me laissais aller. Aucune, bien sûr ! Pourquoi devrais-je continuer à faire des efforts s'il n'y a aucun résultat. Pas une question, c'est une perte de temps doublée d'une énorme connerie. Cette impression de toujours courir après un destin qui, me semble-t-il, cherche absolument à me fuir, je suis fatiguée et écœurée, et j'ai mal partout, il ne me reste qu'à me glisser sous la couette et dormir jusqu'à ce que je sois assez vieille pour ne plus laisser ma misérable vie me mettre en colère. Je ne suis pas de ceux qui ne veulent pas savoir ce qui va se passer dans les années à venir. Si vous voulez vraiment la vérité, l'inconnu ne me fait pas peur, il m'exaspère. Je veux savoir, si je peux ou dois continuer, ou si je suis seulement une petite fille qui ne sera et n'aura rien. Si je passerai mon temps à sourire poliment quand je vois les autres avancer et devenir, observer leur bonheur sans même avoir le droit de le frôler. Je reste une connasse à qui rien n'arrive, qui vit sa vie comme elle la vivait à dix-sept ans mais en beaucoup moins bien, puisque tout le positif de cet âge n'est plus et le monde qui existait à cet âge a grandi et fait sa vie, me laissant sur le bord de la route, sans doute bien attachée à un arbre, peut-être même collée à la super glu, que même si quelqu'un avait pitié de moi, il ne pourrait pas m'emmener et m'adopter. OK alors là maintenant, j'aimerais continuer à écrire ce putain de trop que j'ai sur le cœur, mais il faut vraiment que j'aille étouffer ma crise dans un oreiller.
1 commentaire:
Je devais faire la Femis, j'avais l'avenir devant moi, et au final j'ai fait du stop.
Les bords de route m'ont usé les semelles, mais en même temps ils m'ont fait les pieds.
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