Je cherche à savoir pourquoi le jour se lève plus vite qu'il ne se couche. Une illusion certainement. L'hypothèse qu'il puisse exister une accélération de temps aux heures matinales me persuade que le soleil lui-même a hâte d'en finir. Il se dépêche, suit sa trajectoire et retourne se coucher, s'essouffle aux visions que sa lumière éclaire. Sa présence actuelle me fatigue et m'enrhume. Si la chaleur vient rendre les sorties plus agréables, le soir jette par la fenêtre une bise traître et froide. Le ciel bleu noir plat immobile vide immense dérisoire. La réponse serait que, généralement, le coucher est tranquille, le réveil brutal. Les lumières de la ville s'éteignent et les volets se ferment. Je reste encore la seule trace de vie. Je connais les recoins des heures pour n'en négliger aucun. J'ai la sensation d'une plume venant me chatouiller la gorge. Je pourrais tousser si ça ne me donnait pas l'impression d'être malade.
Il y a ni alcool ni fumée. Il n'y a plus que l'attente d'un ciel plus clair et d'un réveil le soleil au zénith.
Finalement, je pense avoir de la fièvre. Ce matin, placée là où la fenêtre rendait brûlant les rayons du soleil, j'étais bien la seule éclairée, à enlever et remettre mon gilet trop petit. Les mains moites et le front lourd, je tentais bien de prendre des notes mais mon stylo me glissait des doigts. Je n'ai eu que le temps de reprendre mon écriture penchée. Une semaine à me forcer à écrire droit. On dit que j'écris bien, pourquoi revenir à ma graphie de collège. Parce que je penche la tête quand je me lis. Parce que mon cahier est à l'horizontale sur ma table. Parce que mon dos s'échappe du dossier et s'offre à mon voisin, constamment sur ma droite. Et si je publiais mes notes en italique.
Bande-son : Wild Horses - Alicia Keys feat. Adam Levine